L'Edito de Nicolas Dupont-Aignan
Un vote pour sortir par le haut
Une semaine après la promesse d'une action "punitive" contre la Syrie, le roi est nu. Abandonné par Barack Obama et David Cameron, incapable de fournir les preuves irréfutables promises, confronté à l'opposition d'une large majorité de Français, M. Hollande est dans une position des plus inconfortables. Le problème est que dans sa chute, il risque d’abimer l’image de la France sur la scène internationale.
Tout cela était à prévoir. François Hollande est parti sans réfléchir. Emporté par le choc des images - comme nous tous d’ailleurs - il s’est départi du recul nécessaire à tout chef d’Etat. Il y a une semaine, j'avais été le premier à réclamer un débat exceptionnel à l'Assemblée nationale. En tant que membre de la Commission des Affaires étrangères, je savais que la France s’engageait dans une aventure hasardeuse. Ces derniers jours j’ai multiplié les actions et prises de parole pour mettre en garde l’exécutif et m’opposer à l’intervention de la France dans la guerre civile en Syrie. Pour bien comprendre ma position, je vous invite à lire ou relire mes différents communiqués et interviews en cliquant ici.
Le mélange détonnant de l'esprit boutefeux et « droit-de-l'hommiste » de Bernard-Henri Lévy semble avoir déteint sur François Hollande après avoir fait tache sur Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui nous sommes dans une impasse politique sur la scène internationale. Seul un vote de l’Assemblée nationale peut nous permettre de sortir par le haut.
Si François Hollande veut s'en tenir à la lettre de la Constitution, rien ne l'y oblige en effet, comme se pressent à le rappeler les représentants de la majorité. Mais s'il veut rester fidèle à l'esprit de la Constitution, il a le devoir de solliciter le soutien de la Représentation nationale. Le pouvoir exceptionnel du chef de l'Etat a été prévu pour parer à toute situation d'urgence quand les intérêts du pays sont menacés. Aujourd'hui la guerre civile qui fait rage en Syrie ne menace pas la France. Il n'y a pas que je sache de risque de voir les blindés de Bachar el-Assad aux portes de Paris. La précipitation de ces derniers jours n’a donc aucune justification. L'unité nationale ne se décrète pas. Si François Hollande veut légitimer son expédition « punitive », il devra en passer par un vote à l’Assemblée nationale. C’est d’ailleurs ce qu’avait fait François Mitterrand lors de la 1ère Guerre du Golfe.
Pour ma part je participerai naturellement au débat dans l’hémicycle. J’y défendrai une certaine idée de la France : libre, indépendante, forte. Je sais que la France pourra retrouver sa voix dans le monde à la condition que nous sortions par le haut de cette impasse présidentielle. C’est aussi à ça que doit servir la Représentation nationale.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la République
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